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Malaise
Publié le 30 Avril 2010
Hier il s'est déroulé un évènement sur lequel j'ai bien du mal à mettre des mots alors je vais simplement retranscrire ici l'article de l'Orient-le Jour, paru ce matin :
"Ketermaya : à barbarie, malheureusement, barbarie et demie
Par Patricia KHODER | 30/04/2010
Tragédie Écumant de rage, le village de Ketermaya a exercé hier une justice sauvage, se
vengeant de l'assassin présumé d'une famille de quatre membres.
Alors qu'elle rentrait de l'école secondaire où elle donne des cours de français, Rana Abou Merhi avait retrouvé ses deux filles
Zeina, 7 ans, et Amina, 9 ans, et ses parents Youssef et Kawthar, âgés respectivement de 75 et de 70 ans, poignardés à mort à la maison. Enfant unique, Rana, la trentaine, est licenciée en
lettres françaises. Divorcée et fille unique, elle vit depuis plusieurs années avec ses parents. Le même jour, la police avait entendu ses dépositions et celles de ses voisins.
Hier matin, les gendarmes arrêtaient Mohammad Sélim Moslem, un ressortissant égyptien âgé de 38 ans qui vit depuis longtemps à Ketermaya. C'est que la mère de Mohammad est mariée à un Libanais du village et sa maison est située non loin de celle des Abou Merhi. Selon certains habitants de la bourgade désormais sinistrement célèbre, Mohammad Moslem rendait parfois visite aux Abou Merhi et il semble qu'il était ami avec Youssef, le grand-père assassiné.
En arrêtant Moslem, la police a retrouvé chez lui un poignard et un pull-over taché de sang. Il faut compter 48 heures pour s'assurer si le sang retrouvé sur ce vêtement correspond à celui des victimes.
Il n'en reste pas moins que lors de son interrogatoire, Mohammad Moslem a avoué le quadruple meurtre. Il a été conduit par les FSI en matinée pour reconstituer la scène du crime. Mais à Ketermaya, une foule en fureur l'attendait. Des centaines d'hommes, les nerfs chauffés à blanc, ont voulu rendre eux-mêmes justice. Ils ont encerclé les deux véhicules des FSI dans l'un desquels se trouvait l'assassin présumé et ont commencé à tirer en l'air. Sous les cris et les applaudissements, ils se sont emparés de Moslem et l'ont tabassé à mort. Face à la rage des habitants, les FSI, en nombre restreint, n'ont pas pu intervenir : à peine ont-ils commencé à l'emmener à l'hôpital gouvernemental de Sebline que les Ketermayotes déchaînés l'ont repris.
Mohammad Moslem a été déshabillé et son corps a été tantôt traîné par terre et tantôt hissé sur une voiture. Afin que tout le village puisse voir quel sort lui a été réservé, il a été pendu à l'aide d'un croc de boucher durant une trentaine de minutes à un poteau électrique sur la place du village, sous les applaudissements renouvelés et les cris d'une foule hystérique.
Sur les raisons du quadruple meurtre qui ont conduit au lynchage, aucune indication n'a pu être obtenue auprès des services concernés ni de la part des habitants.
Il est à noter que Mohammad Moslem avait été poursuivi, il y a trois ans, pour tentative d'agression sexuelle sur mineure.
Les réactions
Quelques heures à peine après l'assassinat de l'assassin présumé, le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué indiquant que Ziyad Baroud avait convoqué dans l'après-midi le directeur général des FSI Achraf Rifi, le patron de la gendarmerie judiciaire Anouar Yéhia et le commandant de la gendarmerie Antoine Chakkour. Il a également demandé à l'inspecteur général au sein des FSI, Simon Haddad, de diligenter sur-le-champ une enquête interne afin de définir les responsabilités de chacun afin de prendre les mesures adéquates. Ziyad Baroud a pris contact dans le même but avec le procureur général, Saïd Mirza.
« Le ministre Baroud a présenté ses condoléances à la famille des quatre victimes innocentes et a vigoureusement dénoncé ce crime abject. Il a dit comprendre la colère des habitants et leur douleur, mais il a déploré que justice se fasse autrement que par les moyens judiciaires et légaux et avant que toute la lumière ne soit faite sur le crime - surtout que le tueur présumé avait été arrêté en moins de 24 heures et que l'enquête était en cours », regrette le communiqué du ministère de l'Intérieur.
Interrogée par L'Orient-Le Jour, une source autorisée de ce même ministère a indiqué que si la reconstitution a été faite si peu de temps après le quadruple crime, c'est « par ordre du parquet. Et pour arrêter les meurtriers de l'assassin présumé, nous avons également besoin d'un mandat du parquet », indique cette source, qui assure que les FSI vont être sanctionnées : « Pourquoi n'y avait-il que six personnes à assurer la garde du prévenu et la reconstitution ? » s'est interrogée cette source.
Signalons à ce sujet que le général Rifi a d'ores et déjà pris des mesures disciplinaires à l'encontre de certains officiers ou simples soldats des FSI en raison de la « faute grave » qu'ils ont commise tant dans leur « mauvaise évaluation » du terrain que leur « incapacité à assurer à l'assassin présumé la protection suffisante » que la loi impose.
De son côté, le juge Saïd Mirza a entamé l'enquête destinée à identifier ceux qui s'en sont pris aux FSI et qui ont tué Mohammad Moslem. Une série de réunions a ainsi regroupé autour de lui le procureur général près la cour d'appel du Mont-Liban Claude Karam, Antoine Chakkour et Anouar Yéhia.
Enfin, le PSP a publié un communiqué dans lequel il a doublement condamné l'assassinat de la famille Abou Merhi et la mise mort du meurtrier présumé, « alors qu'il fallait s'en remettre exclusivement à la justice et accepter son verdict ».
« Malgré l'ignominie du quadruple crime, la vengeance d'hier est totalement déplorable, surtout que l'assassin était entre les mains des FSI », écrit le communiqué, affirmant son refus de toute interprétation raciste de ce crime."
Hier matin, les gendarmes arrêtaient Mohammad Sélim Moslem, un ressortissant égyptien âgé de 38 ans qui vit depuis longtemps à Ketermaya. C'est que la mère de Mohammad est mariée à un Libanais du village et sa maison est située non loin de celle des Abou Merhi. Selon certains habitants de la bourgade désormais sinistrement célèbre, Mohammad Moslem rendait parfois visite aux Abou Merhi et il semble qu'il était ami avec Youssef, le grand-père assassiné.
En arrêtant Moslem, la police a retrouvé chez lui un poignard et un pull-over taché de sang. Il faut compter 48 heures pour s'assurer si le sang retrouvé sur ce vêtement correspond à celui des victimes.
Il n'en reste pas moins que lors de son interrogatoire, Mohammad Moslem a avoué le quadruple meurtre. Il a été conduit par les FSI en matinée pour reconstituer la scène du crime. Mais à Ketermaya, une foule en fureur l'attendait. Des centaines d'hommes, les nerfs chauffés à blanc, ont voulu rendre eux-mêmes justice. Ils ont encerclé les deux véhicules des FSI dans l'un desquels se trouvait l'assassin présumé et ont commencé à tirer en l'air. Sous les cris et les applaudissements, ils se sont emparés de Moslem et l'ont tabassé à mort. Face à la rage des habitants, les FSI, en nombre restreint, n'ont pas pu intervenir : à peine ont-ils commencé à l'emmener à l'hôpital gouvernemental de Sebline que les Ketermayotes déchaînés l'ont repris.
Mohammad Moslem a été déshabillé et son corps a été tantôt traîné par terre et tantôt hissé sur une voiture. Afin que tout le village puisse voir quel sort lui a été réservé, il a été pendu à l'aide d'un croc de boucher durant une trentaine de minutes à un poteau électrique sur la place du village, sous les applaudissements renouvelés et les cris d'une foule hystérique.
Sur les raisons du quadruple meurtre qui ont conduit au lynchage, aucune indication n'a pu être obtenue auprès des services concernés ni de la part des habitants.
Il est à noter que Mohammad Moslem avait été poursuivi, il y a trois ans, pour tentative d'agression sexuelle sur mineure.
Les réactions
Quelques heures à peine après l'assassinat de l'assassin présumé, le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué indiquant que Ziyad Baroud avait convoqué dans l'après-midi le directeur général des FSI Achraf Rifi, le patron de la gendarmerie judiciaire Anouar Yéhia et le commandant de la gendarmerie Antoine Chakkour. Il a également demandé à l'inspecteur général au sein des FSI, Simon Haddad, de diligenter sur-le-champ une enquête interne afin de définir les responsabilités de chacun afin de prendre les mesures adéquates. Ziyad Baroud a pris contact dans le même but avec le procureur général, Saïd Mirza.
« Le ministre Baroud a présenté ses condoléances à la famille des quatre victimes innocentes et a vigoureusement dénoncé ce crime abject. Il a dit comprendre la colère des habitants et leur douleur, mais il a déploré que justice se fasse autrement que par les moyens judiciaires et légaux et avant que toute la lumière ne soit faite sur le crime - surtout que le tueur présumé avait été arrêté en moins de 24 heures et que l'enquête était en cours », regrette le communiqué du ministère de l'Intérieur.
Interrogée par L'Orient-Le Jour, une source autorisée de ce même ministère a indiqué que si la reconstitution a été faite si peu de temps après le quadruple crime, c'est « par ordre du parquet. Et pour arrêter les meurtriers de l'assassin présumé, nous avons également besoin d'un mandat du parquet », indique cette source, qui assure que les FSI vont être sanctionnées : « Pourquoi n'y avait-il que six personnes à assurer la garde du prévenu et la reconstitution ? » s'est interrogée cette source.
Signalons à ce sujet que le général Rifi a d'ores et déjà pris des mesures disciplinaires à l'encontre de certains officiers ou simples soldats des FSI en raison de la « faute grave » qu'ils ont commise tant dans leur « mauvaise évaluation » du terrain que leur « incapacité à assurer à l'assassin présumé la protection suffisante » que la loi impose.
De son côté, le juge Saïd Mirza a entamé l'enquête destinée à identifier ceux qui s'en sont pris aux FSI et qui ont tué Mohammad Moslem. Une série de réunions a ainsi regroupé autour de lui le procureur général près la cour d'appel du Mont-Liban Claude Karam, Antoine Chakkour et Anouar Yéhia.
Enfin, le PSP a publié un communiqué dans lequel il a doublement condamné l'assassinat de la famille Abou Merhi et la mise mort du meurtrier présumé, « alors qu'il fallait s'en remettre exclusivement à la justice et accepter son verdict ».
« Malgré l'ignominie du quadruple crime, la vengeance d'hier est totalement déplorable, surtout que l'assassin était entre les mains des FSI », écrit le communiqué, affirmant son refus de toute interprétation raciste de ce crime."
Le pire, c'est qu'à la Une du journal, il y a une photo puisque la presse était présente pour
la reconstitution.
Un poteau électrique, un homme, dénudé, le dos ensanglanté...
Je ne mettrai pas cette photo ici mais lorsque je l'ai vue, j'ai aussitot pensé à Lui, tant le
parallèle était proche.