Beyrouth aime se faire peur#2
Publié le 18 Janvier 2011
Et les réflexes de la guerre civile ressurgissent.
Autour d'un café, échanges entre françaises acclimatées (celles qui sont devenues libanaises par leur mariage avec un male local) et aussitot les récits des tristes jours remontent à la surface.
Je fais figure de jeunette avec mes dix ans de vie libanaise, elles ont vécu les miliciens, les snippers et les massacres alors que je ne connais que les attentats, quelques émeutes et les bombardements de 2006.
Mais nous avons un point commun : nous paraissons souvent dures aux françaises de France. Nous nous sommes construites une carapace qui nous permet de vivre dans cet environnement incertain. Pourtant nous portons toutes un amour infini à notre patrie d'adoption. C'est sans doute le particularisme libanais que de savoir charmer ceux qui découvrent ce pays.
Sur ma route de retour, je me suis dite qu'il serait bien de faire le plein d'essence, d'avoir une bouteille de gaz en avance, de remplir le frigo mais le courage m'a manqué ce soir. Ce sera pour demain de bonne heure, on ne sait jamais...