Portrait#15

Publié le 1 Décembre 2012

Lorsqu'elle a appelé, il y a quelques semaines, je me suis souvenue de notre dernière rencontre dans la folie des courses de Noel.

 

C'était il y a trois ans. Une amie scoute de Monsieur, une de "ses" guides mais aussi une amie du quartier qui aurait pu devenir une de nos belles-soeurs.

 

La conversation a duré longtemps au téléphone et sans le vouloir, je découvrais tout à coup une réalité bien différente de ce que laisse voir son profil sur un célèbre réseau social : une belle fille, au brushing et maquillage impec' qui fêtait son anniversaire entre amis proches et famille.

Une réalité bien amère se dévoilait...

Celle d'une jeune mariée qui apprend qu'elle ne peut avoir d'enfant, qui subit une série de traitements et d'opérations qui la laissent aujourd'hui "déchirée et détruite de l'intérieur" comme elle dit.

Celle d'un époux qui vit très mal cette situation, devient violent moralement et physiquement, a une aventure extra-conjugale et finit même par voler la prime  que sa femme venait de déposer sur son compte bancaire et tous ses bijoux. Et puis un jour la jète à la rue parce qu'il n'en veut plus.

 

Cela pourrait être un mauvais scénario d'une mauvaise série libanaise, c'est pourtant la réalité d'une jeune femme de 35 ans, diplomée avec un poste à responsabilité, qui a grandit dans une famille très attentive au bien-être de ses enfants.

Aujourd'hui elle est retournée vivre chez ses parents et vient d'obtenir le divorce devant les tribunaux civil et religieux au Liban.

De dédommagement, il n'en est pas question.

De reconnaissance des fautes de son époux, non plus.

 

Il ne lui reste plus que ses yeux pour pleurer sur la triste réalité de nos tribunaux religieux ! Corruption ou jeux d'influence, tout est bon pour que ce monsieur puisse se débarasser tranquillement de sa femme et refaire sa vie alors que, pour elle, les choses ne seront pas aussi simples ! Il est vrai que lorsqu'on est le cousin germain de l'archevêque de Saida, cela devient tout de suite plus facile dans l'Eglise maronite !

 

Pourtant elle a décidé de se battre car il ne lui reste plus que sa foi et sa dignité. Elle veut seulement entendre de son Eglise qu'elle n'a rien fait de mal, que c'est elle, la victime. Alors elle téléphone et contacte toux ceux qui peuvent encore l'aider.

Je sais que Monsieur, à son humble mesure, fera tout ce qui lui est possible car, malgré ces tristes histoires (qui se multiplient), il croit encore qu'être maronite, ce n'est pas seulement être un croyant de convenance.

 


Rédigé par Zélie

Publié dans #Made in Lebanon

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S
Quelle triste histoire. La reconstruction sera longue... Mes prières l'accompagnent.
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Z
<br /> <br /> Je ne sais pas comment cela se passe dans ton pays mais ici il y a encore bien du chemin pour que la loi du plus fort ne soit pas systématiquement la meilleure. Merci de tes prières, je crois<br /> qu'il ne lui reste que cela.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Wahou!
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Z
<br /> <br /> Oui, difficile, compliqué, bref c'est vraiment pitié, ces vies gachées :(<br /> <br /> <br /> <br />