Portrait#2

Publié le 16 Novembre 2010

Quand Tante M raconte son enfance, on se croirait dans “La petite maison dans la prairie” tant cette vie de la montagne libanaise suivait le rythme des saisons et de Dieu.

Meilleure amie de Tante N, elles ont épousé deux frères d’une famille de leur village et se comportent encore comme deux copines d’école lorsqu’elles se retrouvent.

Dès ses fiançailles, son futur époux a décidé qu’elle devait quitter l’enseignement pour se consacrer à son foyer. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait ! Elle a tout donné à ses 4 enfants, tout supporté des bombardements et des privations pour eux. Il en reste encore aujourd’hui une angoisse permanente des moindres faits du quotidien…une minute de retard d’un de ses enfants se transforme en malheur certain !

Veuve trop jeune d’un époux dévoué, elle a repris le flambeau et permis à ses enfants de devenir des gens bien.

Sa gentillesse et son sens de l’hospitalité sont réels et elle ne sait pas faire de mal.

Mère parfaite, elle a cru élever des enfants parfaits qui, devenus adultes, lui seraient tout dévoués… Elle découvre que le monde a changé, que ses enfants ont parfois des préoccupations qui l’éloignent d’elle. Cela la rend nostalgique d’un monde d’avant ou tout le monde s’entraidait et s’aimait.

Parmi les angoisses de Tante M, il y a celle de ne toujours pas être grand-mère, surtout pour elle qui a demandé un fils à saint Joseph, puis à saint Antoine le Grand et à saint Charbel et enfin une fille à sainte Thècle, et fut aussitôt exaucée ! Il semblerait que Dieu ait entendu ses prières puisque d’ici l’année prochaine elle deviendra TETA deux fois. Mais comme rien ne se passe comme prévu, elle sait aussi qu’il ne lui sera pas permis de rencontrer le premier enfant de cette nouvelle génération : une raison de plus de regretter ce monde d’avant si parfait !